samedi 22 septembre 2012

Dimanche 16 septembre - I,ETERNAL @ Pougues-les-Eaux

Il y a bien longtemps que je n'avais pas posté, pas l'envie comme je disais dans un post plus bas, mais fin de suspension du permis oblige et deux jours après la récupération du fameux sésame rose, le démon du concert m'a repris immédiatement, et aussi l'envie d'écrire. C'est donc tout guilleret que je me prépare en ce dimanche des Journée du Patrimoine, à revoir Mimil et son projet solo expérimental I,ETERNAL. Deux mois après l'avoir organisé à la maison avec les affreux jojo de la scène harsh noise française, c'est serein et fier au volant de ma voiture que l'on se rend à Pougues-les-Eaux. Le Centre d'Art contemporain de Pougues-les-Eaux, basé dans le Parc Saint-Léger, a en effet eu la riche idée d'organiser une performance d'I,Eternal. On arrive donc dans le cadre bucolique du parc sur le coup des 17h et c'est avec surprise que l'on constate immédiatement qu'il y a plein de gens partout et une grosse buvette de la mort. Mais on déchantera rapidement en constatant que toute cette effervescence est causée par l'organisation d'un triathlon dans ce même lieu, la blague !

Au-delà donc du fait que I,ETERNAL jouait je crois pour la première fois en plein air, l'originalité de la performance résidait dans plusieurs points. Le matériel de sonorisation était tout d'abord pour le moins original : le centre d'Art avait mis à disposition la pièce sonore imaginée par Nicolas Floch installée dans le parc depuis 2010, une d'espèce d'énorme panneau publicitaire en guise d'enceinte, oeuvre intitulée Plateforme. L'objet est imposant et je me prends à réver d'un mur du son dans le parc de Pougues ! Au point de vue musical à proprement dit, la formule est toujours la même, Mimil travaille sa voix et ses extraits sonores depuis sa platine cd en les bidouillant, en les modifiant à partir d'échos ou de distorsion. Mais pour cette occasion, Mimil a décidé de nous proposer 3 pièces musicales qui formeront un seul bloc bruitiste. Le set commence de rigueur par un I,ETERNAL scandé à répétition, et les extraits sonores s’enchaînent avec notamment des morceaux composés par Alexander Mosolov et Yuliy Meitus, deux musiciens russes du début du siècle. La deuxième pièce sera basée quand à elle sur une collaboration sonore qu'a effectuée Mimil avec l'artiste contemporaine italienne Francesco Lenzi. Enfin, la dernière partie du set fera la part belle à des plages sonores plus "ambiant". Niveau son, Micky Willis l'ingé son attitré de I,Eternal se tirait les cheveux de voir qu'au début le haut-parleur crachait du son à un volume assez faible, mais Mimil a progressivement monté le volume pour atteindre un gros mur du son à la fin du set ! Par rapport au set du Potiron Magique de novembre 2011, j'ai par contre beaucoup moins perçu les propos de Mimil, mais le fait de jouer en plein air l'a visiblement inspiré, il faisait régulièrement des invocations au soleil. Pour terminer dans les innovations côté set, Mimil a surpris son monde en démontrant que l'on pouvait faire du son avec n'importe quel objet et s'est amusé à caresser son verre d'eau avec son micro (pour une fois que ce n'était pas du rouge). Côté spectateurs, ce n'était pas la foule des grands jours, mais l'affluence était honnête avec un public composé équitablement d'amis et de familiers de la star du jour, d'un public plus arty-bobo habituel des évenements organisés par le Centre d'Art de Pougues-les-Eaux et de quelques sportifs et familles venus pour le triathlon et qui jetaient un bref regard interloqué à la performance. Le spectacle de ce dimanche était donc aussi surréaliste côté scène que côté public !
*je me suis permis de piquer cette photo sur le site du Centre d'Art de Pougues, j'espère Léa que tu ne m'en tiendras pas rigueur...