jeudi 31 mai 2012

25/26/27 mai 2012 - Maloka Fest 2012

Concert placé une fois de plus sous le signe de la mi-fa ! La grande famille du punk rock s'était en effet donnée rendez vous aux Tanneries pour le festival Maloka. Ce fut l'occasion de faire la punk poste pour de nombreux colis, et surtout de croiser des copains en pagaille ! Dans ces conditions, pas évident de voir tous les concerts, j'ai donc privilégié les groupes que je n'avais jamais vu.

On arrive sur le coup des 20h le vendredi et on constate direct qu'on sera en terrain familier, le Sharp Nevers est au grand complet. On se dépêche de prendre nos pass 3 jours et on est déçu d'entrée de voir que les COP ON FIRE ont annulé. N'ayant jamais vu le groupe, c'était sans doute le groupe que l'on attendait le plus ! Le temps de faire la queue, on loupe les HUMAN COMPOST et le temps de dire bonjour à la famille, et malgré les vives recommandations de Sylvain LFP, c'est les KAMI ADA que l'on rate. La première claque du week-end-end sera pour moi les colombiens de FERTIL MISERIA. Je n'attendais pas grand chose du groupe de Bogota,  mais l'énergie communicative de l'incroyable chanteuse ne me fera pas déscotché du set. Le public ne s'y trompe pas, les crêtes remuent sévère sur leur anarchopunk pas des plus originale, mais terriblement efficace. S'ensuit les belges de USUAL SUSPECTS et leur anarcho reggae dub punk. J'ai pris un grand plaisir à les revoir deux ans après leur venue à Nevers, mais je fut un brun déçu, les belges ont offerts peu de nouvelles chansons. Mais tout cela ne m'a pas empêché de taper mon premier slam du week-end ! Pour les deux derniers groupes de la soirée, les locaux de la soirée HEYOKA et les gallois de OI POLLOI, j'ai plutôt privilégié l'option bar, en compagnie de quelques éminents membres du forum Dynamite, mais l'ambiance était assez folle. Les Tanneries étaient remplies comme un oeuf, c'était pas facile de se frayer un chemin dans la salle, quelques 600 entrées payantes ont été effectuées ce vendredi soir.

Après quelques heures de sommeil sur le charmant camping des Tanneries, on est réveillé par un soleil de plomb, et on décide de se rendre en centre-ville pour retrouver les copains qui vendaient leurs productions sur le marché. Après un petit-déjeuner à base de fromage et de blanc, direction le Chez Nous pour y retrouver quelques festivaliers bien mal en points. On est de retour en début de soirée aux Tanneries et là j'avoue que j'ai pas vu grand chose de la soirée concert. J'ai pas mal squatté sur le trottoir des Tanneries avec les copains lyonnais et dijonnais et le spectacle était autant dehors que dedans. L'alcool accumulé en deux jours avait fait pas mal de dégâts : alors que les voitures déboulaient à vive allure boulevard de Chicago, c'était hallucinant de voir certains festivaliers s’allongeaient sur la route pour rouler un bédau ou boire une bière. Peu de concerts pour moi donc ce samedi soir, mais je retiendrai malgré tout la prestation des londoniens de INNER TERRESTRIALS. Les anglais alternent les titres de leur petit dernier Tales Of Terror et des morceaux plus anciens. Leur style unique, mélange de punk et de reggae fait toujours autant mouche, et avec le recul je crois que c'est vraiment le groupe que j'affectionne le plus dans le style : les mélodies sont foudroyantes, ça fait skanker et surtout il y a un discours derrière leur musique assez facile d'accès. Le seul reproche que je peux leur faire, c'est que malgré le discours tenu, les anglais privilègient parfois les concerts dans des lieux subventionnés alors que des alternatives existent. Mais bon là je chipotte ! La soirée concert se termine sur NABAT, le légendaire groupe de oï de Bologne, Italie. La salle s'est bien vidée, mais les skins sont aux premières loges, pied sur la scène. Les papys de la scène oï européenne ont toujours autant la forme, et malgré le fait que ce n'est pas mon musical de prédilection, j'ai passé un bon concert, plutôt en spectateur passif, à admirer les skins faire les choeurs sur les tubes du groupe italien !

Au réveil le dimanche matin, on décide de nouveau de fuir les Tanneries avant midi et de se réfugier chez un pote dont les parents sont partis en week-end. Après avoir chillé tout l'après-midi dans son jardin, on arrive boulevard de Chicago et c'est LES FEES MINEES qui jouent dehors. Formée d'une ancienne Bakterien Kavalkade, j'ai été un peu déçu par le concert. Non que leur set n'était pas bien, mais j'ai trouvé que leur musique méritait plutôt une interprétation en acoustique, plutôt qu'une formule electrique ! Les 2 groupes que j'attendais le plus le dimanche, LES TENIAS (punk - Dijon) et RDF (dub - UK) ont comme de par hasard annulés, et c'est donc 20 MINUTES DE CHAOS qui prend la suite. Les dijonnais ont toujours été le groupe de Mustard City que j'ai préféré, largement devant Heyoka ou Psychosquatt, et j'ai pas été déçu. Les nouveaux titres passent comme un miel des Vosges et l'alternance entre le chant féminin d'Elo et les cris plus primales de Nofun donnent de la richesse à leur anarcho d-beat-crust. La suite de la soirée est peu plus confuse pour moi, mais une chose est sûre, je n'ai pas vu OFFENDERS et RUINS, mais j'ai par contre remué le popotin sur ANGRY CATS. J'avais pu les voir au Bar du Pont à Nevers l'année dernière et leur rock'n'roll est un vibrant hommage aux précurseurs du genre. Méné par Fred Alpi et composé de vieux briscards de la scène punk parisienne, les Angry  Cats apparaissent comme une bouffé d'air dans un week-end où la musique anarchopunk était de rigueur.

Voilà c'était pas évident pour moi de faire un compte rendu très détaillé du festival, la faute à trop de copains  et d'abus, mais l'édition 2012 du festival Maloka a encore été un franc succès. Je crois que l'édition a battu son record d'affluence, avec au moins 1500 entrées cumulées à la fin du samedi soir. Niveau musique et au-delà des annulations de dernière minute qui font toujours chier, si je devais retenir un groupe par soir, mes palmes iraient sans aucun doute à Fertil Miseria, Inner Terrestrials et 20 Minutes de Chaos. Côté orga, les bénévoles et gens des Tanneries ont assuré comme des chefs et la bouffe vegan était encore une fois exquise. Au final donc, que du positif ! En espérant qu'une édition 2013 ait lieu, toujours aux Tanneries...

vendredi 18 mai 2012

Lundi 14 mai - Catheter + Streetwalker + Convulsive Disorder + Schtern @ chez GG - Nevers

Concert du lundi soir désespoir ! C'est généralement l'adage lorsque l'on organise un évènement un lundi soir, mais si on voulait que les ricains de Catheter et Streetwalker fassent une petite escale à Nevers, on n'avait pas trop le choix.

 Le lundi c'est aussi le soir où l'on répète avec les Schtern.  Ce ne fut pas une mince affaire de convaincre tout le monde de jouer, mais autant en profiter, on était tous sur Nevers et on décide de se rajouter à l'affiche quelques heures avant le début du concert ! Pour ceux qui n'ont pas suivis, SCHTERN c'est un groupe de La Machine (58 mec) qui n'a cessé d'évoluer depuis sa formation à la fin des années 90. Ces dernières années, Bilou officie à la guitare, et Fab à la basse. J'ai repris le chant en lieu et place de Dédé il y a maintenant un an, et Poz (Tambours du Bronx, Re-Org) fait la batteuse depuis l'été dernier et remplace donc la boite à rythme. Voilà le petit historique ! C'est donc pas vraiment préparé, avec un set non abouti, que nous nous présentons tel les vilains petits canards perdus au milieu des méchants groupes de grind ! Et le concert s'est finalement pas trop mal passé. Le chant clair passe beaucoup mieux que le braillé, et les dernières chansons du set, plus torturés semblent mieux fonctionner que les premières, plus linéaires. J'ai même eu droit à un petit slam, non désiré, sur la chanson qui parle du stage-diving ! Quelques spectateurs m'ont littéralement kidnappé par surprise, et m'ont fait côtoyé le plafond de la cave à GG. Il y aura de la vengeance en perspective ! Quoiqu'il en soit, ce fut formateur de jouer, et on a pu constater le chemin à parcourir pour que notre set soit totalement au point !

S'ensuit les CONVULSIVE DISORDER, en formation quatuor (il manquait un des deux guitariste). Les locaux étaient le groupe le plus attendu de la soirée, et les gars n'ont vraiment pas déçu. Composé de membres de Tumor Necrosis ou Dysmorphic, les Convulsive proposent un death-grind très technique et furieux, pas très éloigné de Misery Index me souffle le batteur. L'ambiance est électrique, et leur ancien chanteur Flavien (et actuel Godbleed) vient régulièrement voler le micro. Un très bon premier concert qui j'espère en annonce d'autres très prometteurs !

Après la mise en bouche assurée par les groupes locaux, c'est au tour des ricains d’enchaîner. Surprenant tout le monde, et faisant donc mentir leur statut de star de la tournée en jouant avant Streetwalker, c'est les CATHETER qui s'installent, l'échauffement du batteur sur sa caisse clair pendant Convulsive aurait du nous mettre la puce à l'oreille ! On est fin de tournée et cela se ressent sur le moral des troupes. Le guitariste marche en béquille, et passera donc son set assis sur un ampli. Le set est quand même enchainé avec sérieux, mais l'ambiance est quelques peu gâchée par les 2 vieux thrashers complètement bourrés qui emmerderont le groupe pendant tout le set. Le photographe des ricains (et accessoirement père du batteur de Catheter, autant faire profiter la famille d'une petite virée en Europe me dirait-vous !) vient régulièrement calmer les ardeurs des 2 thrasheurs, mais rien n'y fait !  Niveau musical, le trio proposent un grind qui flirte régulièrement avec le death, la power violence ou le sludge et les 30 minutes de set passent à vitesse grand V !

Pour terminer, c'est les STREETWALKER qui achèvent la soirée. Je n'ai pas vu grand chose du set, mais l'ambiance a redécollé pour les gars de Seattle. Les 2 relous ayant été déclarés indésirables (mais quand même pas évacués), c'est maintenant Flav qui fait le show devant Streetwalker. Ils piquent régulièrement le micro du guitariste, au grand désespoir des Streetwalker. Mais tout cela reste bonne enfant et les ricains feront même deux rappels (dont Refuse/Resist de Sepultura) pour remercier le public restant !

Pour résumer, ce fut un lundi soir pas des plus banals, avec 2 groupes locaux qui faisaient leur premier concert et deux groupes ricains harassés par leur tournée mais qui ont malgré tout assuré le show. L'affluence fut honorable pour un lundi soir (38 entrées), mais insuffisante pour que l'on retombe sur nos pattes financièrement avec la No Way Asso (il aurait fallu une dizaine d'entrées en plus). Mais il en faut plus pour nous décourager, on remets donc le couvert fin juin à la cave à GG...


Photos par Nicolas Gilles, merci !

mardi 15 mai 2012

Samedi 12 mai 2012 - One Fest @ Nevers

 
Un mois après la création de ce blog, j’ai déjà du retard dans mes reports. Les derniers jours furent en effet chargés, avec la première édition du Cambrouss Festival le samedi 05 mai et le plan dépan’ organisé pour la folkeuse allemande AWRY PATTERN et les potes de LLAMAME LA MMUERTE le vendredi  11 mai. Du coup la soirée qui nous intéresse aujourd’hui, c’est la seconde édition du ONE FEST. La première édition avait été un franc succès et une centaine de personnes s’était déplacée au Lounge pour aller voir/écouter Jean-Louis Costes, Le Crabe ou Sheriff Perkins. Bilou remets donc le couvert, en organisant ce coup-ci dans la salle bar du Café Charbon.  La formule est toujours la même, il s’agit de faire cohabiter le plus grand nombre de one-man band possible dans une soirée où l’éclectisme musical est de rigueur.  


Et c’est Bilou qui se charge d’ouvrir à 21h, avec son projet solo que l’on ne présente plus, CHAROGNE STONE . Malgré le fait que Bilou ait présenté 3 fois ce set à Nevers en deux ans, il y a encore des gens qui n’avaient toujours pas vu Charogne Stone  en mode solo et l’effet de surprise aidant, c’est plutôt une bonne chose. Bilou est surmotivé de jouer à domicile devant les copains, et ça faisait bien longtemps que je ne l’avais pas vu autant en colère. Côté public, les doigts se lèvent, ça crie, les danseurs de Sain-Guy s’agitent, et c’est donc logiquement un gros concert pour le père Bill. 


A peine le temps de soufller que c’est MICHIKO 66 qui enchainent à l’autre bout de la salle. Après avoir œuvré au développement de la scène rock locale en créant notamment le festival Nevers à Vif, Jean Michel Marchand propose son projet folk depuis maintenant pas loin de 10 ans. Depuis quelques années, la formule a quelques peu changé, Jean-Michel sembla avoir abandonné la formule en duo pour un projet en configuration one man band. Mais la recette est toujours la même, Michiko propose de jolies chansons folk, très épurées où il prend son temps pour installer ses ambiances mélancoliques. Les titres de Coux et du split vinyle récemment sorties défilent et les réactions sont assez mitigées , certains trouvant la formule chiante au possible. Pour ma part, je me laisse bercer et le côté reposant des chansons sera finalement la seule éclaircie sonore d’une soirée au finale très bruyante. 


Après une petite pause, c’est au tour de TWO SQUARE METTERS OF MACHINE d’enchaîner. Echappé du groupe niverno-parigot LA MACHINE, Médhi propose une musique hybride, entre electro et metal, le t-shirt Treponem Pal qu’il arbore pour la soirée ne trompant pas sur la marchandise.  C’est un des premier concert qu’il effectue et Médhi remplie parfaitement son contrat, ça danse dans la salle. Seul bémol que je puisse faire au set, il est vraiment dommage que des lunettes spéciales n’aient pas été distribuées à toute la salle, le jeu de lumière était un peu trop aveuglant pour mes petits yeux. 


S’ensuit ARNAUD RIVIERE pour un set qui ne laissera personne de marbre. Ces dernières années, les oreilles neversoises les plus averties avaient été habituées aux musique expérimentales et à la harsh noise avec la venue d’affreux jojos comme Morgane Desbeet, Ecoute La Merde ou Lord Gonzo. Là c’est dans le même registre, c’est énergique, intense et les gens se demandent où ça veut en venir :  ça triture la table de mixage avec des tiges en ferraille, ça maltraite le tourne-disque… Un set bien scotchant ! 

Et enfin c’est BUD MCMUFFIN qui achève le bal. Le niortais exilé du côté d’Amiens propose un garage/rock’n’roll pas des plus originale, mais on peut dire que c’est diablement efficace, ça remue sévère dans le pit, et je me surprends même à danser sur le comptoir distro du Café Charbon. Encore une bien belle soirée, vivement la troisième édition !

samedi 5 mai 2012

Jeudi 03 mai 2012 - Clara Clara + Zëro + Electric Electric + House Of John Player @ Tanneries - Dijon

La fine fleur de la noise française s'est donné rendez-vous aux Tanneries pour une soirée organisée par les Heavy Moustache Falafel Paradise. N'ayant vu aucun des groupes en concert, je ne pouvais manquer ce concert de prestige. C'est le genre d'affiche que l'on aurait pu voir il y a 15 ans à la Vapeur, mais label SMAC oblige, la programmation y est devenu banalement commerciale. Le concert se passe donc boulevard de Chicago, et ce n'est vraiment pas pour me déplaire, bien au contraire. Le temps de faire un coucou à la famille et de se perdre dans des Grésilles et un Dijon défiguré par les travaux du futur tramway, on arrive sur le coup des 22h15 et le concert vient tout juste de débuter avec HOUSE OF JOHN PLAYER. Pas prévu initialement à l'affiche, le projet solo de Dean Spacer accompagne les Clara Clara sur leur tournée européenne et c'est tout naturellement que l'anglais s'est intercalé à l'affiche. C'est pas évident de décrire sa musique, mais avec son synthé et des boucles, House Of John Player propose une musique noisy pop que ne renierait pas Sonic Youth ou Bloody My Valentine, alternant chanson lo-folk et nappes sonores plus bruitistes. Bonne découverte. A peine le temps de souffler, que ce sont les ELECTRIC ELECTRIC qui enchaînent. La salle s'est considérablement remplis et les strasbourgeois semblaient attendus de pied ferme par le public présent ce soir. Dès les premières notes du trio, la folie gagne la salle, les corps se déhanchent avec frénésie. La formule est simple mais bougrement efficace : la batterie donne le tempo, telle le boum boum de la musique electro, la guitare assène avec parcimonie des riffs noisy et le clavier/sample achève de donner à leur musique un coté dansant. Le terme d'epileptic dancing noise qui leur ai affublé n'est vraiment pas usurpé. Je n'attendais pas grand chose de ce groupe mais finalement ce fut la grosse calotte ! C'est ensuite aux lyonnais de ZËRO qu'incombent la dur tâche de succéder aux Electric Electric. C'était avec impatience que j'attendais de découvrir les anciens Bästard en concert et j'avoue avoir été légèrement déçu. Non pas que le concert ait été foncièrement mauvais, mais le son n'était tout d'abord pas tit-top. Et malgré une musique plus accessible et plus rock que ce qu'ils faisaient avec Bästard, c'est pas forcément évident de rentrer dans leurs compos lorqu'on ne connait pas la musique. Un groupe à réecouter pour sans doute en apprécier toutes les subtilités. Alors que la salle s'était bien vidée pour Zëro, les Tanneries se remplissent de nouveau pour assister au retour des enfants du pays exilés à Lyon, les CLARA CLARA. J'ai toujours eu du mal avec ce groupe, ne me demandez pas pourquoi, et j'espérais que le concert allait me faire changer d'avis. Après quelques titres, je me rend à l'évidence, Clara Clara ce n'est définitivement pas pour moi. Je trouve que c'est très pauvre musicalement, on pourrait qualifier ce groupe de MGMT du pauvre et le comble pour un groupe de pop qui chante en français, c'est que l'on ne comprend rien aux paroles. Et surtout les chansons ne font pas mouches, ça manque clairement de tubes. Le groupe remporte malgré tout un franc succès, la salle est comble et le public de hipster, conquis d'avance, est à fond. Mais c'en est trop pour moi, et la fatigue se faisant sentir, on décide de fuir ! Quoiqu'il en soit, ça a fait bien plaisir de voir des Tanneries bien remplies pour un concert de noise !


vendredi 4 mai 2012

Mardi 1er mai 2012 - Farley's Fury + K-Nards Boiteux @ Le Courrier - Nevers

Le 1er mai, c'est habituellement la journée des travailleurs, mais c'est aussi le jour où les K-Nards Boiteux ont décidé un peu contraints et forcés de venir jouer chez eux, au Courrier. En manque de dates sur leur tournée française, et devant faire face à des annulations en cascades, les K-Nards et leur asso K-Nardage Asso ont donc organisés un peu en urgence une date à Nevers, ce qui leur a permis de faire une petite tournée de 6 jours de suite, sacré exploit pour un groupe nivernais !

Mais au-delà du concert, la journée ne fut pas des plus banals ! A 10h, je me rendis tout seul comme un grand au défilé du 1er mai. Le défilé 2012 était bien sur imminent politique, les vrais travailleurs étaient dans la rue pour se faire étendre, et les "casses-toi pauv'con" fusaient de partout". Pas mal de monde avaient fait le déplacement, et je me commençais à me dire qu'il n'y avait pas beaucoup de jeunes dans le cortège quand je croisa les kids de feu Malaria Manifesto / Burger Suicide. Ils étaient descendus de leur Morvan natale pour la manif du 1er mai, mais surtout pour écouter la voix de la gauche. François Hollande était en effet en déplacement à Nevers pour rendre hommage à notre ancien maire, Pierre Bérégévoy, tristement décédé un premier mai il y a 19 ans. C'est avec peu d'enthousiasme mais quand même un brun curieux que je décide de les suivre pour aller voir le spectacle. RDV était donné à midi au Palais Ducal pour un picnic bucolique. Pendant que Hollande se fait désirer, les enceintes crashent du Radiohead et du Chinese Man et le soleil commence à bien taper. Je décide d'aller chercher quelques bières chez Memet pour patienter et c'est avec surprise que je tombe sur Hollande et sa garde rapprochée. L'effervescence pointe son nez, mais je reste malgré tout surpris de l’accessibilité du candidat, ici pas de cars de CRS ou de barrière insurmontable entre le candidat et le peuple. Par contre, le cirque politico-médiatique déployé est assez impressionnant, et ce fut plutôt sympa de taper la causette avec la très parisienne équipe du Petit Journal de Canal Plus. Après le discours très généraliste du candidat, on décide de se mettre au vert (dans tous les sens du terme) pour l'après midi en attendant le concert du soir.

Le temps d'aller chercher la distro, on se pointe place Chaméane à 19h30 pour le concert. Les groupes sont déjà là, un brun fatigués des quelques jours d’excès en tournée. Le biniou commence à résonner à 21h, signe que les FARLEY'S FURY débutent leur set. Les canadiens, acolytes des K-Nards pour cette tournée, sont de retour à Nevers un an après leur première escale au Bar du Pont. Ils proposent un punk rock celtique, ala Dropkick Murphy's. On ne peut pas dire que c'est le genre de groupes que j'affectionne, mais cela reste efficace et je regarde les premiers morceaux avec plaisir. Par contre, sur la longueur, j'ai totalement décroché, le biniou m'a littéralement cassé les oreilles. Puis ce fut au tour des héros locaux de jouer, j'ai bien sûr nommé LES K-NARDS BOITEUX.  Les ayant vu 2 fois ces derniers mois, rien de neuf sous le soleil, c'est toujours le même set. C'est du gros punk ska core, l'originalité du groupe se trouvant dans les 2 saxos et le chant féminin emmené par Fanny. C'est pas l'affluence des grands soirs, le public est un peu fatigué, la plupart des neversois présents revenaient du Groez Rock, mais c'est malgré tout la fête et c'est toujours un plaisir de faire les choeurs sur leurs tubes, notamment leur hymne K-Nard Boiteux. La soirée fut donc plus que positive, seul déception, les K-Nards n'avaient toujours pas leur album. Ils devaient avoir leur premier vrai cd pour la tournée, mais n'en pouvant plus d'attendre les dessins de la BD qui devait accompagner l'album, ils ont une fois de plus opté pour la débrouille et le DIY et ont donc gravé une centaine de cd 5 titres pour faire patienter les fans hardcore.