vendredi 20 juillet 2012

Jeudi 19 juillet 2012 - Las Otras + Moms On Meth + Frustros @ Tanneries / Dijon

L'été à Nevers c'est la misère ! La municipalité et les acteurs culturels institutionnels ont eu en effet eu la riche idée de nous concocter un programme aux petits oignons avec les Zaccros de Ma Rue, Garçon la Note ou Nevers Plage, de quoi je me plains ? Les troupes de saltimbanques, les groupes de folk, de tzigane, de reprises rock tiennent le haut du pavé dans notre cité ducale et le bal des pompiers la semaine dernière a également attiré pas mal de monde ! Tout le monde a l'air d'y trouver son compte, mais moi j'ai plutôt envie de vomir face à ces abominations culturelles et je préfère donc faire mon antisocial et boycotter toute cette soupe populaire.

Le concert aux Tanneries proposé par Paco et ses acolytes tombe donc à pic comme vous pouvez vous en rendre compte. Je rejoins donc Nox dans le Morvan pour un covoiturage qui doit nous emmener dans l'après-midi à Dijon, mon comparse a en effet la riche idée de vouloir aller faire les boutiques dans la cité des Ducs. Après avoir douloureusement traîné ma cruralgie dans les rues commerçantes et s'être approvisionné en Vache Qui Rit, Kinder Country et Kronembourg, on arrive assez tôt aux Tanneries, tellement tôt qu'on est même là avant les groupes lyonnais. On est malgré tout contents d'être là, et on est tout de suite super bien accueillis par la Paco's Family. Après moultes blablas avec les copains et un peu de mercantilisme, c'est finalement FRUSTROS qui débute la soirée. Basé à Lyon, composé de quelques papas de la scène punk, le groupe effectue un de ses premiers concerts et joue un rock plutôt original, tantôt aux accents noisy, tantôt aux relents plus emo. C'est peut-être encore un peu fébrile, mais le groupe fait preuve de fraîcheur et de passion, c'est le principal ! Par contre je ne sais pas si cela vient du fait que j'étais mal placé ou que le groupe jouait trop fort, mais j'aurai aimé mieux entendre les paroles en français du chanteur, je kiffe les groupes qui se mettent en danger en pratiquant la langue de Molière. Puis ça enchaîne assez rapidement avec les MOMS ON METH. On attendait de pied ferme le groupe avec Nox, le groupe a sorti un super 45 tours il y a quelques mois et le groupe jouis d'une bonne réputation en live. Et on ne s'y trompe pas, les "lyonnais" réveille tout le monde avec leur power violence. Ça va très vite, ça breake, ça repart sur des passages fastcore, voir moshcore. Et le groupe fait plaisir à voir, avec notamment un batteur qui bûcheronne ses fûts comme un furieux, et une chanteuse qui assure au niveau du pia-pia. Vous l'aurez compris, encore un nouveau groupe à suivre de près ! La soirée se termine avec le groupe espagnol 100% féminin LAS OTRAS. Les barcelonaises ont eu quelques difficultés la veille à Paris, leur chanteuse ayant eu une extinction de voix, les musiciennes ont du se passer de leur frontwoman et assurer le chant collectivement. Remise et reposée, on est finalement rassuré de voir que la chanteuse peut assurer ses fonctions. Jeune groupe avec un 45 tours à leur actif, les filles n'ont pas inventé la poudre avec leur anarchopunk assez classique. A défaut d'être original, le groupe est très bien en place et joue le jeu malgré le relatif peu de monde ce soir. Mais ce qui fait surtout plaisir, c'est de constater qu'il encore existe une vraie jeunesse militante. Les chansons abordent en effet des thèmes typiquement anar comme l'oppression de l'état, et des thèmes plus féministes. Alors que la scène antifa neversoise a complètement disparu des radars et que nombres de mes jeunes compatriotes neversois sont à l'heure actuel au Fluff à consommer du groupe à la chaîne et à rivaliser pour savoir qui aura vomis le premier, ça fait chaud au coeur de voir et d'entendre un tel groupe. Je ne suis surement pas le mieux placé pour donner des leçons, mais le manque de valeurs et d'engagement, la beaufitude et le virilisme exacerbés dans la scène dans laquelle je gravite deviennent franchement exaspérant à la longue. Au final encore une belle soirée, ce fut dur de partir, mais pas le choix, il fallait courir après les vaches à sept et demi du matin !

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